La Ville de Romans a choisi de recourir à la technique du cuivre étamé pour refaire la couverture de la tour Jacquemart, afin d’être au plus proche de ce qui existait au Moyen Âge.
Lors de la restauration du kiosque à musique, en 2018, la Ville avait pris le parti, afin de lui redonner tout son lustre, de lui restituer son bulbe, disparu dans les années 60. L’objectif est le même pour la restauration de la tour Jacquemart dont la couverture, à l’origine en fer blanc, avait été remplacée en 1967 par des tuiles et du zinc.
Désireuse d’être au plus proche de ce qui existait au Moyen Âge, la Ville a ainsi fait appel, pour la rénovation de sa couverture, à une entreprise spécialisée, l’entreprise Beaufils à Saint-Etienne qui pratique la technique du cuivre étamé.
Vous avez dit cuivre étamé ?
Cette technique consiste à recouvrir d’étain des plaques de cuivre, préalablement décapées pour une meilleure adhérence. L’étain est fondu à 231° à l’aide d’un flambard puis étalé rapidement sur le cuivre avec un chiffon. L’étamage permet au cuivre de ne pas tourner au vert de gris en vieillissant. L’opération est réalisée à la main pour éviter de lui donner un aspect trop lisse, trop industriel, autrement dit pour lui donner un caractère ancien.
Il faut environ une tonne et demie de cuivre pour une surface globale de quelque 145 m2. Le cuivre est découpé en bandes qui sont ensuite étamées en atelier avant d’être roulées pour être transportées. Ces bandes font près d’un millimètre d’épaisseur et mesurent entre 8 et 12 mètres. Leur pose, pour une répartition harmonieuse sur chaque pan, a fait l’objet, au préalable, d’un calepinage bien spécifique, vu avec Bruno Merlin, l’architecte en charge du projet.
L’avantage du cuivre est qu’il s’agit d’un matériau non ferreux. En conséquence, il ne rouille pas. En outre, il est particulièrement résistant aux intempéries et au temps et ce, d’autant plus qu’il est étamé. Enfin, il n’est pas polluant. L’entreprise Beaufils s’est également chargée du traitement des charpentes.
Des pierres taillées sur place
Sur le chantier également, on peut voir l’entreprise Jacquet. Elle a déjà œuvré à la restauration du kiosque à musique mais surtout du calvaire des Récollets. C’est elle qui a en charge l’enlèvement des pierres les plus abîmées : 12 m3 de molasse pour la partie basse de la tour qui date du XIIIe siècle et 1,5 m3 de tuf pour la surélévation qui, elle, date du XVe siècle. Ces pierres sont ensuite remplacées par des pierres en grès des Vosges, taillées sur place par l’entreprise. Ce matériau présente l’avantage d’être plus léger et de s’éroder moins vite. Après la restauration des parements, l’entreprise procèdera à celle des emmarchements extérieurs en janvier-février 2021.
Jacquemart perd la tête
La tête du Bonhomme Jacquemart présentait des fissures. C’est pourquoi, avant qu’elle ne tombe comme en 2012, la société Azur Carillon, l’a désolidarisée de son corps pour la restaurer dans ses ateliers. Mais elle a aussi soigné le mal à la racine en rectifiant le mécanisme de rotation du bonhomme qui, lorsqu’il frappait sur sa cloche, ne sentait plus sa force. En témoignent les impacts sur la cloche qu’il a fallu tourner d’un quart de tour.
A l’intérieur de la tour, l’entreprise Menuiserie et Compagnons s’occupe, quant à elle, de renforcer et de remettre aux normes l’ensemble des menuiseries.
Quel calendrier ?
Les travaux de restauration de la tour ont repris en juin, peu après la sortie du confinement, et s’étendront jusqu’à la fin du mois de février. La deuxième phase de travaux, soit l’aménagement du parvis ainsi que des abords de la tour, s’étendra, quant à elle, jusqu’à juin 2022, avec une interruption de juin à septembre, pour ne pas perturber les activités des commerçants riverains durant l’été.