Hommage aux victimes de l’attentat du 4 avril 2020

Le 05 avril 2022

Ce lundi 4 avril 2022, le glas a retenti une nouvelle fois, sinistre et froid, pour nous rappeler l’indicible horreur de ce périple meurtrier qui fit, il y a deux ans à Romans, deux morts, Thierry Nivon et Julien Vinson, ainsi que cinq blessés, dont trois grièvement : Emmanuelle, Jean-François, Serge, Gislain et Abdellak, à jamais marqués dans leur chair par cette journée d’une violence inouïe.

Sur la place du Champ-de-Mars, plusieurs centaines de personnes, élus, familles des victimes, habitants et anonymes, s’étaient rassemblées pour un moment de recueillement et de communion, avec toujours ce sentiment, malgré le temps, d’injustice et d’incompréhension.

 

Dans ce silence assourdissant s’est élevée une voix, la voix, pleine d’émotion, du maire de Romans, Marie-Hélène Thoraval : « Prendre la parole, en cette occurrence, m’engage. Parler face à vous m’engage ; comme ici-même l’an passé. Et pour cause, il est de ces choses indicibles que seul le silence paraît capable d’exprimer.

« Le Penseur », cette statue-hommage du sculpteur Toros, dévoilée il y a un an jour pour jour, ne dit pas autre chose : certaines douleurs, certaines peines demeurent imperméables aux mots d’autrui. Elles demandent, pour cicatriser, l’intimité du cœur, la solitude, la pensée en soi et pour soi. Le silence, alors, est le seul langage qui vaille.

Nous avons besoin, pour que cette sinistre épée de Damoclès retrouve son fourreau, d’un grand courage politique, d’arbitrages justes et de décisions exemplaires. À cet égard, nous espérons pour la famille Nivon et la famille Vinson comme pour nous tous, que justice soit rendue dignement ; car ce serait être anéanti deux fois que d’avoir à souffrir un jugement complaisant en plus de l’épreuve du deuil.

Ces mots, ces quelques mots, d’un maigre réconfort peut-être, ont au moins le mérite de donner corps aux sentiments mouvants qui peu à peu se relaient depuis 2 ans : la sidération, le déni, la colère, la tristesse, l’affliction, l’amertume, puis enfin la douloureuse tentative d’acceptation, de résilience et de reconstruction. 

Ces mots, ces quelques mots, ne sont peut-être pas grand-chose ; mais ils résonnent comme résonne en nous le souvenir des êtres chers. Comme eux, leur écho se prolonge et s’ajoute à ceux que nous disons dans le secret de notre conscience. 

Cet écho, contre les parois de nos cœurs, de nos rues et de l’histoire, jamais ne s’évanouira. »